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terres natales, terres d'exil : à la recherche de nos
territoires |
nedjmam et al ![]() |
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"Chez soi" est re-défini, re-créé et re-négocié minute après minute. Leurs portraits attestent du courage, du pouvoir et de la célébration qui émergent de cette quête sans fin, dynamique, volontaire d'appartenance, d'enracinement et de renouveau. Elles recherchent une vision de la communauté où les formes systémiques d'oppression et de discrimination auraient été balayées par des systèmes d'inclusion." Lim, Madeleine, "Chez soi chez soi" in Warriors/Guerrières , Paris, Nomades' Langues Edition, 2001, p. 74.
La citation de la réalisatrice Asiatique-Américaine Madeleine Lim placée en exergue de ce texte est extraite d'une présentation par l'auteur de son magnifique documentaire, Sambal Belacan in San Francisco. Ce film a constitué ( et encore maintenant du reste ) un médium important de visibilité des histoires singulières et complexes de lesbiennes, poussées à l'exil pour pouvoir vivre pleinement leur lesbianisme. Il interroge sur la douloureuse problématique identitaire pour ces lesbiennes coupées de leur terre natale, leur famille, leur langue, leur culture ... , leur quête pour se re-construire, se re-trouver un « chez soi ». Ce film a trouvé large résonance en nous, dont l'histoire a un rapport présent et ou passé avec l'esclavage, les colonisations, les migrations forcées ( économiques, politiques, liées à nos sexualités ), l'impérialisme, et qui ne disposions jusque-là d'aucune image de nous-mêmes dans la production cinématographique lesbienne. Même si ce documentaire met en scène l'histoire de trois lesbiennes asiatiques, il a vraiment constitué pour nous une base et un support de réflexion sur nos identités, nos parcours. Nous sommes Africaines, de descendance Africaine, Maghrébines, Arabes, les unes vivant dans ces pays, les autres, la plupart, en exil/migration dans des pays européens ( France, Allemagne ... ). Or ces implantations actuelles qui sont les nôtres pour beaucoup d'entre nous ne sont pas des CHOIX ... ces pays où nous vivons sont des pis-allers pour nous. À La Recherche De Nos Territoires Comme lesbiennes, bi/trans/sexuelles arabes en terres natales ou en terres d'exil, nous sommes trop souvent confrontées à l'invisibilisation de parties de nous-mêmes. Terres/Territoires en Questions Pour terminer la présentation de ce numéro très spécial, puisqu'il est pour la première fois bilingue en français et en anglais, nous ne pouvons faire l'économie d'une contextualisation du processus de réalisation. Cet appel à textes a été rédigé avant la Conférence Mondiale Contre le Racisme qui a eu lieu à Durban en Afrique du Sud fin août, début septembre 2001. Or cette Conférence, avant, pendant et après - d'autres « événements » ont porté ombrage à des tractations post-conférence aussi douteuses et scandaleuse - a été très controversée. Deux points d'achoppement ont été hautement médiatisés : la question de la reconnaissance de l'esclavage comme crime contre l'humanité, liée à celle des réparations, et la question de la reconnaissance du sionisme comme forme de racisme. Etait en jeu la problématique des terres, territoires - la reconnaissance des déportations massives d'AfricainEs dans le cadre de l'esclavage, la reconnaissance d'un droit à disposer d'une Terre, d'un Etat pour les PalestinienNEs. Au bilan, cette Conférence fut "sauvée " de l'échec par un accord bancal soutiré à l'arraché, laissant sans réponse satisfaisante cette seconde question houleuse. Dans ce contexte post-Durban sont survenus les attentats du 11 septembre 2001. Ces événements et ce qu'ils ont déclenché internationalement renforcent encore notre questionnement sur la recherche de nos territoires. Déjà stigmatiséEs par le passé, la diabolisation des Arabes et des MusulmanEs - sans distinction aucune - se poursuit à vitesse accélérée, et surtout à découvert : les Etats s'organisent et mettent en place des dispositifs communs sous couvert de participer à la lutte mondiale contre le terrorisme. L'Etat d'Israël enserre en toute impunité et jusqu'à l'étouffement le peuple palestinien et ses autorités. Dans ce contexte politique, international, il nous paraît absolument fondamental de faire entendre nos voix de lesbiennes arabes, ou de celles de langues et de culture arabes. Ces réalités ne relèvent pas d'une simple rubrique des journaux, de l'ordre de l'anecdotique, du Lointain Orient mais constituent un chapitre de nos quotidiens, de nos histoires. Terre d'exil, Terre Natale, Terre-Mère et Mère "Chez lui ?
Natal, natif, naître, autant de termes qui par leur racine étymologique commune portent en filigrane la figure de la Mère. Remerciements à Nadya, Laura, les Mujadarra Grrls pour leur étonnant travail pour donner voix aux lesbiennes arabes sur le Net; Ce numéro aura finalement fait émerger un nouveau et vivifiant collectif, les N'DéeSses, qui travaillent à donner Voix aux lesbiennes arabes en terres natales comme en terres d'exil via le site SEHAKIA.
Bonne lecture !
1. En Créole, un piébwa est le tronc d'un arbre. | |
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